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Décembre 2016 - L'Avent

Dom Delatte, Conférences spirituelles inédites, t. 1, p. 81

La crainte de Dieu, pourquoi en dirions-nous du mal ? Elle est souverainement efficace. Beaucoup seront sauvés par crainte de l’Enfer. J’en ai connu qui se retenaient sur la pente du mal par la crainte du remords, cette terrible représaille de Dieu.

C’est le pivot de la spiritualité de saint Benoît. Et il manque une certaine fermeté et gravité à toute âme qui ne s’est pas exercée à la crainte, auxiliaire de Dieu.

Je sais que ce n’est là que le commencement de la sagesse, qu’il y a une crainte mauvaise, celle qui serait absolument servile, qu’il y a une crainte dangereuse, celle qui est inquiète et pusillanime : Dieu : un tyran, un créancier jaloux, un justicier amoureux de la punition, une sorte de croquemitaine tout-puissant au coin, au détour d’une de ses lois, afin de se donner le plaisir de nous châtier cruellement. C’est une fausse idée de Dieu. C’est une contrefaçon de la crainte de Dieu. Mais cette grimace n’empêche pas la crainte d’être très haute. Elle peut devenir filiale et se tremper d’amour. Notre Seigneur l’a possédée et elle dure dans l’éternité.