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Février 2017 - Sainte Scholastique

Saint Grégoire le Grand, Dialogues, livre 2, ch. 33

Scholastique, sœur de saint Benoît, consacrée à Dieu tout-puissant dès son enfance, venait voir son frère une fois par an. L’homme de Dieu Benoît la rejoignait non loin de la porte du monastère.

Un jour, elle vint comme d’habitude, et son vénérable frère se rendit auprès d’elle avec ses disciples. Ils passèrent toute la journée dans les louanges de Dieu et de saints entretiens. Quand la nuit tomba, ils mangèrent ensemble. Comme il se faisait tard, la moniale lui fit cette demande: « Je t’en prie, ne me quitte pas cette nuit ; parlons jusqu’au matin des joies de la vie céleste ». Il lui répondit : « Que dis-tu là, ma sœur ? Je ne puis aucunement demeurer hors du monastère ». Le ciel était alors d’une sérénité parfaite, sans un nuage. La moniale, entendant le refus de son frère, posa ses mains jointes sur la table, et inclina la tête sur ses mains pour prier Dieu le Tout-Puissant. Quand elle releva la tête au-dessus de la table, les éclairs et le tonnerre éclatèrent avec une telle force, un tel déluge se mit à tomber, que ni le vénérable Benoît ni les frères qui l’accompagnaient ne purent faire un pas hors de l’endroit où ils étaient réunis. Alors l’homme de Dieu, tout triste, se mit à se plaindre : « Que Dieu tout-puissant te pardonne, ma sœur. Qu’as-tu fait ? » Elle lui répondit : « Je t’ai prié, et tu n’as pas voulu m’entendre ; j’ai prié mon Dieu, et il m’a entendue. Maintenant, sors, si tu peux, quitte-moi et retourne au monastère ». Lui qui n’avait pas voulu rester, demeura malgré lui, et c’est ainsi qu’ils passèrent toute la nuit à veiller, et ils se rassasièrent de leurs entretiens et de leurs échanges sur la vie spirituelle.

Il n’est pas étonnant qu’une femme l’ait emporté sur lui, car selon la parole de saint Jean, Dieu est amour, et par un juste jugement, celle qui a aimé davantage a été la plus puissante.