Carême 2020

Nous avons tous besoin d’un lieu secret, d’un jardin clos, loin des regards indiscrets pour vivre des relations plus intimes avec Dieu ; il ne s’agit de se cacher des autres par honte ou par souci de tranquillité égoïste ; il nous faut apprendre à préserver ce lieu où nous pouvons plus facilement nous recentrer sur l’essentiel, sur les choses de l’éternité, au point que notre main gauche ignore ce que fait notre droite.

Nous ne pouvons vivre le Carême dans la dispersion continuelle entre les choses terrestres et celles du monde à venir, mais, au contraire, dans une attention soutenue à l’œuvre divine qui s’accomplit discrètement en nous et dans le monde entier ; nous ne pouvons vivre non plus le Carême dans la dépression causée par les restrictions, mais avec un visage parfumé et souriant ; nous ne pouvons vivre le Carême dans le mépris et la dépréciation de nous-mêmes, dans l’autoflagellation, mais dans un regard confiant tourné vers la miséricorde de Dieu, qui rencontre le regard d’amour de notre Créateur. Menons ce Carême avec simplicité et, comme le recommande saint Benoît, dans l’attente « de la sainte Pâque avec l'allégresse d'un désir tout spirituel ».