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Mai 2016 - La Sainte Trinité

Mère Cécile Bruyère, La vie spirituelle et l'oraison

Le contemplatif, dans l’acte de la contemplation, perçoit les choses éternelles, non par mode de vision ordinaire, mais par une réelle expérimentation. Dieu se révèle, et il se révèle comme il est, c’est-à-dire un et trine. En effet, l’âme est introduite dans l’union parfaite par une connaissance très haute de l’auguste et très sainte Trinité.

La parole de Notre Seigneur au sermon de la Cène se réalise en son entier et dans toute sa force : « Nous viendrons vers lui et nous ferons une demeure chez lui ». Non seulement les trois divines personnes manifestent leur présence dans l’âme, mais elles y demeurent de telle sorte que, bien que ce ne soit pas toujours avec la même clarté, la plupart du temps l’âme se sent dans cette divine compagnie. C’est là un point si caractéristique du troisième degré de la vie unitive que Denys commence son traité de la théologie mystique par une invocation à la sainte Trinité qu’il faut lire dans le texte même.

Alors se réalise le souhait si profond de l’Église, lorsqu’elle fait dire à Dieu s’inclinant vers l’âme : « Viens, mon élue, et je placerai en toi mon trône ; car le roi s’est épris de ta beauté ». Dieu a réellement établi en elle son trône comme dans un petit ciel, car le Maître lui-même a dit : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ ». L’âme vit dans une union étroite et consciente avec les trois divines personnes ; car, si elle est spécialement jointe au Fils qui seul est l’Époux, le moment est venu pour elle de connaître aussi le Père éternel dans une profonde et mystérieuse intimité, suivant ce texte : « L’heure vient où je ne vous parlerai plus en figures, mais je vous entretiendrai du Père en toute clarté. Ce jour-là, vous demanderez en mon nom et je ne vous dis pas que j’interviendrai pour vous auprès du Père, car le Père lui-même vous aime ». Le Père et le Fils communiquent leur amour substantiel à cette âme : le Verbe se glorifie d’être Époux de la nature humaine qu’il a créée ; le Père, qui a tout créé par son Fils, se réjouit de traiter avec la tendresse d’une réelle paternité l’épouse de son Fils ; et l’Esprit, qui consomme dans l’âme cette union sacrée, lui fait produire des fruits dignes de la paternité éternelle et de l’union avec le Fils.