Carême 2022

Saint Benoît nous exhorte à profiter du saint temps du Carême pour garder notre vie en toute pureté. Notre cœur doit être pur ; il s’agit de l’une des belles béatitudes que le Seigneur nous a enseignées pour parvenir à la sainteté ; trop souvent aussi notre cœur est partagé, il est happé par tant de vaines futilités ou par trop de soucis réels et inévitables. Notre cœur ne peut être pur, si, en lui, la pensée de Dieu est mêlée avec des pensées mondaines ou des préoccupations insistantes.

Nous sommes créés pour contempler les réalités invisibles et célestes. Moïse et Élie ont rejoint le Christ sur la montagne de la Transfiguration pour inviter les trois apôtres privilégiés à élever leur cœur vers les choses d’en-haut. Si nous sommes entraînés par les tracas de ce monde, comme piqués par le serpent démoniaque, regardons le crucifié et mettons notre espérance dans la toute-puissance de notre Sauveur.

Nous connaissons notre fragilité, notre inconstance devant les assauts du démon ; fortifions-nous par le retour de nos pensées vers le message de la Parole de Dieu. Les Pères de l’Église ont toujours rappelé que nous ne pourrons réparer que par le jeûne et l’humilité la faute d’Adam, victime de sa gourmandise pour avoir désiré le fruit défendu et de son orgueil d’avoir voulu s’égaler à Dieu, nous reconnaissant, quant à nous, pécheurs et donc désireux de salut. Le jeûne de Jésus est, pour nous, un modèle inimitable certes, puisque nous ne sommes pas Dieu, mais exemplaire pour la maîtrise de soi et les restrictions. Le Carême, grâce surtout à sa riche et belle liturgie, nous recentre sur l’essentiel : la Passion salvatrice du Seigneur.