recherche

Formulaire de recherche

instagram

Noël 2021

« Réjouis-toi, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi ». En ces temps de souffrances, d’épreuves et de tristesses dans l’Église, les paroles de l’ange Gabriel à la Vierge Marie lors de l’Annonciation nous invitent à la joie, cette joie qui marque les derniers temps, ceux qui s’ouvrent précisément avec l’Incarnation du Verbe de Dieu.

Il est sans doute bien préférable d’éprouver la joie que de chercher à la définir dans ses aspects intérieurs et extérieurs. Pourtant, saint Thomas d’Aquin le fait en nous assurant qu’elle est provoquée par la présence d’un objet ou d’une personne vivement désirée et aimée ; elle ne doit cependant pas être confondue avec le plaisir, trop souvent sensible et fugace ; la joie véritable, au contraire, trouve sa racine dans la raison et s’installe profondément et durablement au fond du cœur et satisfait ainsi son désir de bonheur. La cause de la joie est au-dedans de nous, dans la présence fortifiante de l’être aimé. La joie n’est pas une vertu, mais un effet de la charité, de cette communion intime avec l’aimé ; saint Paul la décrit comme un des fruits de l’Esprit Saint, exactement après la charité et avant la paix.

Cette joie nous donne les prémices du monde divin ; elle nous donne de vivre déjà l’éternité ; tout comme le Royaume de Dieu, elle est au-dedans de nous et nous inonde de la paix céleste. Voilà ce qui nous invite à cultiver la joie, même dans les moments de souffrances et de difficultés, puisqu’elle n’est pas incompatible avec le sacrifice, comme nous le remarquons chez le Seigneur lui-même : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Lc 12, 49-50).